“ L’idée de ce livre n’était pas de faire la promotion d’un modèle. Nous voulions explorer ce qui peut nous permettre de vivre mieux, sans faux-semblants ni faux espoirs. Mettre tout sur la table. ”
Pour cela nous avons questionné « la » Bio. En ne lui passant rien de ce qui pourrait la faire échouer. Nous avons interviewé Claude Gruffat pour qu’il réponde sans tabou à toutes les questions, les aprioris, les doutes, les nôtres et ceux des lecteur·ice·s.
Il est fils d’agriculteur, président de Biocoop depuis 2004 (un écosystème de producteurs, consommateurs, associations et magasins, issu du mouvement des années 1960). Pour la préface, nous avons interviewé Marie-Monique Robin, femme engagée de longue date, son expertise documentée et sa générosité nous ont également été précieuses.
Avant de parler de « nourrir le monde », posons-nous cette question : nos terres peuvent-elles nous nourrir ? À qui appartiennent-elles ? Et les semences ? L’agriculture conventionnelle qui stérilise nos terres, tue les pollinisateurs, pollue notre eau, peut-elle survivre sans subventions ? Est-ce que cela convient aux agriculteurs en mal-être ?
Et le bio, est-ce une solution viable ? Comment discerner le vrai du faux bio ? Le bio industriel est-ce la solution ? Ou un leurre ? Autant de questions auxquelles les prochains États généraux de l’Alimentation devraient répondre.
Questionner l’alimentation bio, c’est parler sécurité alimentaire, santé, nutrition, prix, agriculture… de nos vies, de nos choix de société.
« Pour avoir les mêmes qualités nutritives qu’une pomme d'avant les années 1960, il faut en manger six aujourd’hui. » Ce livre démontre techniquement les non-sens du modèle actuel. Il interpelle sur notre vulnérabilité alimentaire. On découvre qu’il y a LA Bio et LE bio. La Bio c’est tout un modèle, des choix éthiques, sociaux, écologiques, de bon sens, ce n’est pas qu’un produit conçu selon un règlement européen sous influences de lobbys.
Claude Gruffat aborde ce qui menace la qualité nutritionnelle de notre alimentation, notre santé, notre autonomie. Les semences conventionnelles sont dépendantes des pesticides, les autres sont interdites. Et demain ? Et si seule la Bio assurait la sécurité, un vrai projet politique, résilient, ambitieux, humain ? Et si la Bio était un projet de société, non pas un marché ou le choix de quelques-uns, mais notre seule voie d’avenir ? Une magnifique voie…